Véronique Côté écrit, dans La vie habitable : « La face des villes se formate, s’écrase, s’enlaidit. Nous devons déployer de plus en plus d’énergie pour permettre à nos imaginaires de s’élever au-dessus de tout ça, d’inventer de meilleures façons de cohabiter. L’envol se complexifie, la pensée devient lourde, les sourcils restent froncés. Et tout ça manque de beauté. De douceur. De savoir-vivre. »
Pourquoi le patrimoine ? Comme nous le dit si bien Véronique Côté : pour la beauté, pour le savoir-vivre, pour la poésie. Parce que le « manque flagrant d’une réflexion collective, d’une vision d’ensemble dans notre façon de penser et d’occuper le territoire nous condamne à la morosité générale ».
Le renouvellement de la politique culturelle du Québec est une occasion de se questionner à nouveau sur la place du patrimoine bâti et des paysages culturels ainsi que sur les liens qu’ils entretiennent avec notre culture, mais aussi et surtout avec l’aménagement de notre territoire.
En tant que professionnels de la relève et d’horizons différents, administrateurs et collaborateurs d’Action patrimoine, nous profitons de cette chronique Point de mire pour exprimer les enjeux structurants du mémoire déposé pour l’occasion. Un document bien formel, peut-être dénué de poésie, mais qui vise à inclure davantage celle-ci dans notre rapport à notre territoire, nos paysages et notre histoire.
Action patrimoine présente dans son mémoire quatre grands enjeux en ce qui a trait au patrimoine bâti, aux paysages culturels et à l’aménagement du territoire : la vision, le discours, le temps et la structure. Ces enjeux ont été soulevés dans le cadre de rencontres et de discussions rassemblant un total de 27 experts dans le domaine, parmi lesquels on trouve les membres de la Table de concertation des acteurs nationaux en patrimoine bâti.