Action patrimoine a pris connaissance de la mise en vente de l’église Notre-Dame-du-Sacré-Cœur d’Issoudun par la Fabrique Saint-Flavien. Nous avons été indignés de lire la fiche de vente dans laquelle l’église apparaît pour la modique somme de 50 000$ dans la catégorie des bâtiments commerciaux avec la mention «vente rapide». Il est honteux de présenter ainsi notre patrimoine religieux québécois.
La citation du bâtiment, en 2010, confirme son intérêt historique et architectural ainsi que la volonté de la municipalité de protéger ce bien. La citation sert à préserver le patrimoine local pour l’ensemble de la collectivité et que le bien se retrouve dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Or, l’absence remarquée de ses deux clochers et de ses deux flèches témoigne de l’état négligé de l’église. On peut se questionner sur l’entretien de la Fabrique pour un bâtiment qui détient le statut juridique d’immeuble patrimonial cité. D’autant plus, l’église détient une valeur patrimoniale supérieure selon l’inventaire des lieux de culte du Québec. Ce statut permet l’octroi d’une aide financière allant jusqu’à 75% des frais associés aux travaux jugés essentiels à la conservation des qualités patrimoniales de l’immeuble.
Ainsi, la Fabrique se délaissant de l’église Notre-Dame-du-Sacré-Cœur d’Issoudun dans cet état, et de cette façon, handicape sérieusement l’avenir de celle-ci. La municipalité a mentionné, à ce sujet, que si le bâtiment avait été dans un meilleur état, elle aurait pu considérer plus sérieusement son acquisition. Il est à souligner qu’en offrant en vente le bâtiment au privé, l’aide financière à la restauration du patrimoine culturel à caractère religieux baisse à 15%. La vente d’un bien aussi important qu’une église peut s’anticiper. À notre avis, il est encore possible de retirer l’offre de vente et de planifier adéquatement son avenir en impliquant tous les acteurs concernés.
Cette lettre a par ailleurs été envoyée aux autres agents du dossier : le Diocèse de Québec, le Ministère de la Culture et des Communications, le Conseil du patrimoine religieux du Québec, la municipalité d’Issoudun et la MRC de Lotbinière.
Action patrimoine déplore le manque de responsabilités que témoigne la Fabrique Saint-Flavien quant à son leg bâti et souhaite ardemment que cette dernière et le Diocèse de Québec agissent de façon proactive à la sauvegarde du patrimoine religieux québécois.