Démolition de l’ancien couvent Sainte-Élisabeth de Hongrie

Dans une lettre envoyée le 22 janvier 2019 à la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Action patrimoine fait part de ses inquiétudes concernant la création de la première maison des aînés qui impliquerait la démolition de l’ancien couvent Sainte-Élisabeth de Hongrie, un édifice datant de 1877 et situé au coeur du noyau villageois de Sainte-Élisabeth.

Lettre envoyée le 22 janvier 2019 à la ministre Marguerite Blais, responsable des Ainés et des Proches aidants

 

Nous avons récemment appris que votre ministère comptait mettre en place sa première maison pour aînés à Sainte-Élisabeth dans Lanaudière. Il s’agit en effet d’un lieu offrant un cadre bucolique tout à fait approprié à la clientèle visée par ce projet. Cependant, nous sommes particulièrement inquiets de constater que votre projet de développement impliquerait la démolition d’un édifice datant de 1877.

 

Comme en témoigne l’inventaire du patrimoine effectué par la MRC de D’Autray, l’état physique du bâtiment, son milieu environnant, ainsi que sa valeur patrimoniale sont jugés supérieurs. Le fait que l’ancien couvent ne dispose pas d’une protection provinciale, soit un classement, ne porte pas préjudice à son importance régionale et à son rôle structurant dans le noyau villageois de la municipalité de Sainte-Élisabeth. Malgré l’avis des professionnels, la valeur patrimoniale de cet édifice, élément central du village, ne semble pas avoir été considérée.

 

De plus, Action patrimoine a été surpris de constater le manque de communication interministériel dans ce dossier, notamment avec le ministère de la Culture et des Communications. En effet, le patrimoine est une responsabilité touchant plusieurs ministères. L’importance de la mise en valeur et de la préservation du patrimoine bâti au Québec, notamment lors du choix entre des travaux de mise aux normes ou d’une démolition, devrait être au cœur du débat et analysé en amont.

 

Par souci d’exemplarité, nous vous invitons, Madame la Ministre, à considérer au plus vite le caractère patrimonial de cet ancien couvent. Cela implique de commander les études patrimoniales nécessaires et d’impliquer le ministère de la Culture et des Communications et les instances locales (MRC, municipalité et organismes) dans toute prise de décision qui concerne un bâtiment répertorié.

 

Compte tenu de l’intérêt patrimonial de cet ancien couvent, nous vous invitons à considérer au plus vite son caractère patrimonial afin d’éviter un acte irréversible. En ce sens, nous vous suggérons de commander des études patrimoniales et de vous entourer des instances locales afin d’obtenir une analyse complète et de faire des choix avisés.

 

Ce faisant, l’analyse de toutes les avenues possibles afin d’assurer un avenir au bâtiment permettra de faire preuve d’exemplarité dans la préservation et la mise en valeur d’un bien collectif que représente le patrimoine bâti. Notre organisme se tient à votre disposition pour collaborer dans ce dossier et ainsi assurer un avenir à cet édifice.

 

Suivi de dossier

En juin 2019, le gouvernement a commandé une étude « afin de déterminer le potentiel de réutilisation du couvent pour un projet d’hébergement et de soins de longue durée aux normes d’aujourd’hui », retardant de ce fait la démolition.

Le contenu des avis relève du comité Avis et prises de position (APP) qui a pour mandat de sensibiliser le plus grand nombre à la préservation du patrimoine bâti et des paysages culturels. 

Composé d’au moins cinq professionnels (urbanisme, architecture, histoire et patrimoine, pour plusieurs membres du conseil d’administration), ce comité se réunit à chaque mois. Les dossiers priorisés ont soit valeur d’exemple soit découlent d’une situation faisant craindre une perte imminente.

Par souci de transparence, nous publions les avis et prises de position sur ce site web quelques jours seulement après l’envoi au destinataire.