Nous avons récemment été interpellés par des citoyens sur leurs craintes suite à l’annonce de la fermeture au culte de l’église Saint-Pierre et de la confirmation de sa vente. La Fabrique semble faire face à des difficultés économiques qui justifieraient la vente de ce bâtiment. Nous souhaitons cependant vous faire part de quelques recommandations pour lui assurer un avenir.
Comme vous le savez, cet édifice néo-roman est l’œuvre de Ludger Lemieux, un architecte reconnu pour sa participation à la création de nombreux bâtiments Art déco à Montréal. Notons également son intérieur unique abritant les peintures et vitraux de Guido Nincheri, l’un des artistes les plus prolifiques au Canada dans le domaine des arts religieux au XIXe et XXe siècles. Le Conseil du patrimoine religieux du Québec a d’ailleurs octroyé à l’église la cote C (Supérieure), une information disponible dans l’Inventaire des lieux de culte du Québec.
De plus, il semble y avoir une forte mobilisation citoyenne autour de la conservation de ce bâtiment. Notre organisme a d’ailleurs été informé d’un document regroupant plus de 700 signatures en faveur de la protection de l’église.
Compte tenu de la situation généralisée des fabriques et au regard des cas que nous avons suivis, il est possible d’établir des exigences à la vente qui faciliteraient l’acceptabilité sociale d’un futur projet. Il peut notamment s’agir de consulter la population, de préserver les vocations communautaire et sociale ou de présenter un projet concret en amont.
À titre d’exemple, nous pouvons citer le cas des Sœurs de Sainte-Anne à Lachine, qui ont exigé, dans la vente de leur maison mère, d’approuver en amont le projet de conversion. Elles s’assuraient ainsi que le bâtiment conserve ses vocations communautaire et sociale. Dans le cas de l’église Saint-Pierre, une démarche similaire pourrait aisément être engagée.
Dans cette optique, nous recommandons donc à la Fabrique d’engager dans les plus brefs délais une réflexion, en collaboration avec la Ville de Shawinigan et les citoyens concernés, sur les options qui pourraient être envisagées. Une telle démarche favoriserait l’appropriation par les citoyens, l’acceptabilité sociale du projet, tout en favorisant la préservation et la mise en valeur du bâtiment.