Notre organisme a récemment appris que le Diocèse de Rimouski entamera,
dès cet automne, une importante démarche visant à déterminer quelles
églises seront préservées et, à notre grande surprise, lesquelles seront
démolies. Ce processus est sensible et complexe. Nous désirons souligner
votre intention d’impliquer les communautés de chaque secteur diocésain
dans votre démarche, grâce à la création de comités locaux, mais la décision
d’envisager la démolition pour les églises désacralisées sur votre territoire
nous préoccupe fortement.
Comme vous le savez, les bâtiments religieux ont joué un rôle de première
importance dans le développement des communautés, notamment de par
leur histoire, leur architecture et leur emplacement. Même si la fermeture au
culte de plusieurs églises est un scénario inévitable, nous souhaitons insister
sur le fait que la démolition ne devrait, en aucun cas, être considérée. Votre
démarche doit plutôt servir à déterminer quels bâtiments seront préservés à
des fins cultuelles et lesquels seront voués à un nouvel usage.
À titre d’exemple, le Bas-Saint-Laurent possède déjà plusieurs projets
inspirants d’églises ayant trouvé de nouvelles fonctions. Pensons à l’église
Saint-Yves à Rimouski qui est devenue « La maison de mon père », un
espace de rassemblement multifonctionnel, ou à l’église de Saint-Pacôme qui
permet désormais la culture de plantes comestibles à l’année. On le voit bien,
la société civile regorge de gens créatifs prêts à reprendre le flambeau pour
donner une seconde vie aux églises désacralisées, et ce, dans le respect de
leur histoire et de leur architecture.
Dans ce contexte, nous croyons fermement que les comités qui seront mis
sur pied auraient tout avantage à prendre en compte des propositions de
partenaires potentiels pour la réutilisation de bâtiments impliquant un
changement de vocation. Vous pourrez ainsi garantir la pérennité de lieux
exceptionnels et assurer, du même souffle, que ce patrimoine bâti soit légué
aux prochaines générations.