Le bardeau de bois, avec sa texture, sa patine, ses motifs et ses couleurs, joue un rôle décoratif important dans nos constructions. Dès le début du XXe siècle, de nouveaux produits ont peu à peu supplanté ce matériau autrefois abondamment utilisé pour le recouvrement des toitures et des murs. Depuis les années 1980, toutefois, une meilleure appréciation des mérites des matériaux traditionnels a incité les propriétaires à utiliser à nouveau le bardeau de bois, les limites des nouveaux revêtements se manifestant. Force a été de constater en effet que ces derniers exigeaient aussi de l’entretien et qu’ils pouvaient même avoir de fâcheux effets secondaires sur l’état et la structure des murs.
Le recours au bardeau nécessite cependant quelques précautions. À l’époque où le bois était abondant et les arbres de grandes dimensions, on prenait soin de couper des arbres bien matures, de les faire sécher pendant plusieurs mois et de les débiter sur quartiers. On obtenait ainsi des pièces de bois de cœur au grain serré, résistantes aux intempéries, à l’usure et à la pourriture. Aujourd’hui, la ressource est exploitée plus rapidement et plus intensivement. Les arbres coupés sont jeunes et présentent des cercles de croissance moins rapprochés. Leur texture est moins dure et moins compacte. Ainsi, un bardeau présentant de l’aubier, partie tendre du bois où circule la sève, sera vite érodé et pourrira : l’aubier résiste peu à l’érosion et à l’humidité prolongée. Un bardeau dont les fibres ne sont pas rectilignes pourra, sous l’action répétée et alternée de la pluie et du soleil, gauchir et se fendiller. L’utilisation du bardeau de bois sur la couverture exige une plus grande attention que sur les murs où il résiste mieux à l’eau et aux intempéries en raison de la verticalité des parois. Mais, bien réalisée avec un matériau de choix, une toiture de bardeau de bois peut durer de 30 à 40 ans, d’autant plus si on installe du bardeau fendu, et si ce dernier est biseauté pour faciliter l’écoulement de l’eau.